Expo de Françoise Lauth à Tours Plus ( mai à août 2015) -

Dans cette nouvelle serie de Françoise Lauth se repètent des formes qui font penser à des concretions silencieuses, hesitant entre le vegetal et le mineral : patates ou galets, fèves ou graines geantes.

A moins qu'on ne voie, dans ces echafaudages de volumes inegalement bombes et surmontes de nodules triangulaires , des series de torses, de cages thoraciques, de poumons en voie de fossilisation, mais seulement à titre transitoire, car ces ensembles temoignent d'une certaine fluidite comme, lors de travaux precedents, dans les interieurs glissants sur fonds sombres dont l'artiste a le secret .

On pourrait encore evoquer des cairns, ces monticules-temoins de terre et de pierres qui manifesteraient quelque rituel obscur dont l'auteur aurait la cle. Odes sibyllines à des fragments de corporeites en devenir , retournant à de très anciennes origines lithiques... Meditation sur les metamorphoses de la chair, sur la transmutation des substances ?

Mais, plus que le rappel de formes ou objets du reel – ce qui est toujours subjectif face aux contrees de l'abstraction - , mieux vaut scruter et apprecier le travail subtil des matières auquel se livre Françoise Lauth : legers froissements, discrètes griffures, fines veinules, luminosites douces, lacis evanescents, transparences, bribes d'eclats assourdis, modulations delicates des rouges, roses, terre bru‚lee, bruns, beiges, bistres, violaces... Le tout concourant, comme toujours, à la composition de rythmes harmonieux et d'atmosphères mysterieuses où materiaux, formes et coloris echangent et fusionnent leurs natures enigmatiques et profondement sensuelles.

Texte de Chantal Colombier